Je est-il vraiment un autre?
Dissertation de philosophie
« Je » est-il vraiment un autre?
Si quelqu'un me demande qui je suis, je sais en général quoi répondre, sauf si je suis atteint d'un trouble spécifique comme une amnésie totale par exemple. Je me pose comme sujet qui possède une identité et des attributs que je peux décliner aisément. D'ailleurs, j'utilise le pronom personnel de la première personne du singulier pour exprimer les actions et pensées qui émanent de ce que je me représente comme mon intériorité. Par conséquent, dire « je est un autre » paraît antithétique car il juxtapose deux termes qui s'opposent fondamentalement à première vue : en effet « l'autre » se définit justement comme celui qui m'est différent, qui n'est donc pas « moi ». Mais il faut relever le fait que le terme « autre » est ambivalent dans son sens, il peut désigner une chose différente mais également quelque chose de semblable comme « une autre orange ». Partant du principe que l'existence du « je » est démontrée, en quoi peut-il échapper au contrôle de notre conscience et quelles sont les différentes conception de la composition du « moi » ? Il convient de poser tout d'abord les bases du « je » conscient vu par les classiques puis d'envisager les manifestations d'autres agents internes au « je » et enfin les situations où le « je » paraît totalement désolidarisé de la morale consciente.
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N'importe quel esprit correctement conçu possède la faculté de s'interroger et de remettre en question les concepts classiques de notre société. En ce sens, René Descartes adopte dès la Renaissance la technique du « doute méthodique » pour concevoir le monde de façon tout à fait certaine, en démontrant chacune des vérités « évidentes » pour la société mais qui reste indémontrables. Son hypothèse fondatrice étant que rien n'existe, il commence par se convaincre que s'il était capable de