Deux visions du Monde : divergences entre Erasme et Machiavel
Travail écrit d’interprétations de textes
Philosophie politique moderne
Table des matières
Introduction Les questions de guerre et de paix se sont toujours trouvées au cœur des préoccupations des hommes. Peu de thèmes ont été aussi examinés que celui de l’évolution des formes de guerre, du désir de paix des hommes ainsi que des entraves à son accomplissement1. Comme le dit Raymond Aron dans son ouvrage en s’inspirant de Kant, « l’humanité doit parcourir la voie sanglante des guerres pour accéder un jour à la paix. »2. Ces deux concepts si opposés paraissent donc indissociables l’un de l’autre. Mais comment peut-on alors parvenir à évincer l’un d’eux ? Comment peut-on défendre l’un plus que l’autre ? C’est ce que nous chercherons à comprendre au cours de ce travail, en prenant pour matériel les œuvres de deux philosophes humanistes aux idéologies diamétralement opposées. Le Prince de Machiavel et le Plaidoyer pour la paix d’Erasme regorgent d’arguments pour et contre la paix, pour et contre la guerre. C’est par une mise en contexte de ces deux œuvres de la Renaissance, un relevé des divergences qu’elles contiennent et une évaluation de leur influence que nous tenterons de répondre à ces questions.
Vie des écrivains et contexte d’écriture
Machiavel et Le Prince Machiavel, né le 3 mai 1469 et mort le 21 juin 1527, grandit dans une Italie déroutée3. Selon Jean-Michel Besnier, « le pays est alors composé d’une vingtaine d’états aux statuts variés qui cherchent tous à tirer leur épingle du jeu en s’alliant avec les grandes puissances européennes»4 et en recrutant des mercenaires majoritairement suisses. L’Italie n’est alors qu’un champ de bataille qui met en duels les grandes nations. Machiavel, en 1498 au service de la République florentine, exerce la fonction de secrétaire de la Chancellerie Des Dix. Il va ainsi être mené à conduire de nombreuses