Je vous envoie un bouquet.
I - La fuite du temps
L'amour de Ronsard envers Marie Dupin sert de prétexte pour évoquer la fuite du temps. Nous nous intéresserons donc d'abord à l'affection de Ronsard pour la jeune paysanne. a) Sincérité des sentiments
- Juxtaposition des pronoms personnels "je vous" vers 1 soulignent la proximité entre Ronsard et Marie Dupin. Dès ces premiers mots, les amants entrent en scène. - Le poète porte une attention particulière à Marie en lui envoyant un "bouquet" vers 1 : cette attention est renforcée par la mise en valeur du COD à l'hémistiche du vers. -> la simplicité de ce geste participe à la manifestation de son amour.
- "trier" vers 2 suppose un choix affirmant la délicatesse de son attention déjà présente dans "que ma main vient" vers 1 et renforcé par le pronom démonstratif "ces fleurs". - L'emploi du présent rend l'action instantanée, comme si Ronsard s'empressait de témoigner son affection à Marie.
-> Son amour est spontané, sincère, l'envoi des fleurs charmant, mais déjà teinté d'amertume. b) Une déclaration mélancolique
- Ces fleurs sont "épanies" vers 2, c'est à dire au summum de leur beauté et suggère la proximité du déclin qui suivra cet épanouissement. - Ce déclin est évoqué dans les deux vers qui suivent " Qui ne les eût à ce vêpre cueillies/ Chutes à terre elles fussent demain." vers 3 et 4. - L'antéposition "vêpres" et "demain" mettent en évidence la durée du déclin, une journée. - L'assonance en [u] donne une impression de mélancolie.
-> vision brutale et dramatique de la mort des fleurs, ce déclin devient encore plus inquiétant lorsque Ronsard compare dans le quatrain suivant Marie à ces fleurs, d'abord pour sa beauté "fleurie" vers 6 mais aussi pour son existence "et comme fleurs périront tout soudain" vers 8. c) Comparaison de la femme fleur
- Alors que "fleuries" (vers 6) indique l'épanouissement de la fleur, "flétries" (vers 7) désigne la mort de celle-ci. Le rapprochement de ces paronymes à la rime met en