Jean de la bruyère les caractères ou les mœurs de ce siècle de « l’on parle » à « des hurons »
Jean de La Bruyère Les Caractères ou les mœurs de ce siècle
De « L’on parle » à « des Hurons »
Au XVIIème siècle, en France, les Iroquois et les Hurons de Nouvelle-France, avec leurs peintures sur le corps, leur maquillage et leurs tenues, si différents des français, paraissent être le comble de l’exotisme ! De fait, les coordonnées indiquées dans la dernière phrase du texte sont celles de Paris. De la même façon, on pourrait donc imaginer à quel point les Iroquois et les Hurons pourraient trouver exotique les parisiens dépeint par La Bruyère.
Ce texte de Jean de La Bruyère fait partie de l’œuvre : Les Caractères ou les mœurs de ce siècle. La Bruyère l’a écrite en 1688, au moment où la France, appuyée sur une marine puissante reconstituée par Colbert, achève la mise en place de son premier empire colonial dont les fleurons sont les Antilles, quelques possessions sur la route des Indes et surtout la Nouvelle-France.
Les caractères ou les mœurs de ce siècle est l’œuvre unique de La Bruyère. Elle s’inscrit dans la continuité de deux œuvres majeures du XVIIème siècle, à savoir les Maximes de La Rochefoucauld (1665) et les Pensées de Pascal (publication posthume en 1670). La Bruyère, dans Les Caractères, invente une forme plus souple : la remarque. Comme les Fables de La Fontaine ou Les lettres Persanes de Montesquieu, dans Les Caractères ou les mœurs de ce siècle une critique aussi bien universelle, qu’historique est faite sur la cour et ses acteurs. La Bruyère se montre un précurseur de la critique sociale du 18ème siècle, comme Voltaire avec L'Ingénu ; dans ce livre, le personnage fictif est aussi un Huron (indien). Cependant, La Bruyère ne remet pas en cause le régime politique en lui-même : il n'est pas un révolutionnaire ; il remet plutôt en cause le système de fonctionnement. Comme beaucoup d'auteurs classiques, il reste attaché à la monarchie et à la religion chrétienne, sur laquelle il fonde sa