Une collaboration fusionnelle :
John Cage et Merce Cunningham.

Dans leurs domaines respectifs, John Cage et Merce Cunningham sont tout deux des figures emblématiques de l'art contemporain de la seconde moitié de XXe siècle. Cage a été l'élève du compositeur Schönberg, cependant son travail va s'avérer être totalement différent de celui de son maître. C'est par le biais de l'expérimentation et par une certaine philosophie de l'existence, en partie influencée par les traditions orientales, qu'il va donner corps à une musique très contemporaine se faisant le miroir de la vie sur terre. Cunningham, lui, est reconnu pour avoir été à l'origine de l'évolution de la danse moderne - qu'il découvre en dansant au sein de la compagnie de Martha Graham - à la danse contemporaine. C'est influencé par Cage que celui ci va vouloir rompre avec cette danse des grands sentiments subjectifs pour lui aussi se consacrer à un art de la vie en générale.
Il est donc intéressant d'observer comment le travail et les idéaux de ces deux hommes qui se côtoyaient au quotidien ont pu évoluer de manière parallèle dans ces deux domaines que sont la musique et la danse.
Cage et Cunningham travaillaient à un art qui devait se fondre dans la vie et ses normes, et c'est cette idée qui les poussera à travailler à une indépendance de leurs deux arts au sein d'une même représentation, ou encore à inclure le hasard et la non détermination dans leurs travaux.

Pour John Cage et Merce Cunningham l'art doit être le miroir de la vie, le spectacle de la nature humaine, un lieu d'ouverture de l'esprit, d'épanouissement. Cette idée leur a été en grande partie inspirée par la tradition philosophique orientale. Ils reçurent tout deux, à la fin des années 40, un enseignement du Bouddhisme zen par le maître Daisetz Suzuki. Leur art nie ainsi toute subjectivité, toute symbolique, car enfin la nature et la vie en général ne sont rien d'autre que ce qui est, une chaise est une chaise comme le bruit d'une