Julien gracq, un balcon en forêt

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La bipolarité de l'espace textuel dans "Un balcon en forêt" - ...

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La bipolarité de l’espace textuel dans "Un balcon en forêt" mardi 10 mai 2005

UNIVERSITE DE GENEVE, Faculté des Lettres, Ecole de Langue et de Civilisation Françaises. Mémoire de Diplôme d’Etudes Françaises sous la direction de M. Jean-Louis BEYLARD-OZEROFF, soutenu par M. Benjamin ABT.

"Si l’espace existe, où donc serait-il ? Car toute chose existante est en quelque chose ; et qui est en quelque chose est en un certain lieu. Dès lors, l’espace sera en un certain espace et ainsi de suite jusqu’à l’infini ; dès lors l’espace n’existe pas."
Zénon

"Dans ses mille alvéoles, l’espace tient du temps comprimé. L’espace sert à ça."
Gaston Bachelard

REMARQUE

"B.F." est l’abréviation pour "Un balcon en forêt" dans notre travail. L’édition que nous avons utilisée et à laquelle renvoient les citations est celle de 1992 (17 ème tirage).

INTRODUCTION
Dans "Un balcon en forêt" de Julien GRACQ, l’espace, au travers de ses nombreux éléments, est omniprésent. Quant au code spatial, deux aspects sont prédominants : l’espace culturel, privé (la maison forte), englobé dans un espace naturel, végétal, public (la forêt). Dans notre récit, l’espace textuel - qui peut être naturel ou culturel, public ou privé, végétal ou aquatique, englobant ou englobé, etc. - "vit", comme nous allons le voir. C’est-à-dire qu’il est silencieux ou bruyant, sec ou humide, protecteur ou menaçant, peut même respirer, et même causer la mort. Nous constatons donc une bipolarité permanente entre les caractéristiques de l’espace, une tension bipolaire qui représente un défi pour le héros. La question de l’importance de l’espace textuel gracquien s’impose automatiquement. Evidemment, il ne s’agit guère d’un simple décor devant lequel se déroule une histoire. Comme le constate EIGELDINGER, "la description ne sert jamais de cadre purement extérieur, elle est associée au

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