Justice et violance
A. Justice et loi ont des fondements violents : a. Dans l’histoire des hommes [réponse au « dans l’histoire des hommes » du sujet] - Dans l’histoire réelle des hommes
La propriété terrienne, p.ex., est l’objet d’une juridiction formelle. C’est même un principe de droit fondamental générateur de lois. Pourtant elle a une origine violente : spoliation du groupe au profit d’un individu, expropriation brutale d’un premier occupant : « C’est mon grand-père qui a pris cette terre, et il a fallu qu’il tue les Indiens, qu’il les chasse » (LRC, p. 50). Nulle juridiction n’occultera complètement la violence de la première appropriation.
La relation « violence/justice » n’est pas toujours aussi problématique, heureusement. Souvent, elle marque la puissance intrinsèque du bien à s’imposer contre la violence ambiante. [réponse au «ne s’imposent jamais que dans le travail violent de la guerre » du sujet]. Chez Steinbeck encore, les Okies recréent spontanément des îlots de justice et de droit contre un monde qui manfestement est entré en guerre contre eux, et contre la tentation, toujours présente, de la « guerre de tous contre tous » que pourrait engendrer entre eux la rareté des biens vitaux. Dans ce cas, la violence est une provocation positive à la justice.
[- Mais aussi dans l’histoire rêvée.
Exemple : La tradition mythologique, où la naissance du droit se fait par éliminations violentes successives. Dans l’Orestie, le passage du droit « Erynique » au droit irénique n’est que la dernière phase, plus pacifique, d’un « travail violent » où la force accouche dans le sang d’une justice un peu moins violente ou d’une force un peu moins injuste que celle de la génération