Kant conjectures sur les débuts de l’histoire humaine
Introduction : Dans ce texte extrait des Conjectures sur les débuts de l’histoire humaine, Kant avance une hypothèse pour expliquer ce qui fait de l’homme un être à part dans la nature. Ce passage démontre ainsi que l’arrachement du sujet à la nature est le résultat de l’usage de ses facultés intellectuelles ; on peut alors penser la culture selon l’idée d’un progrès et comme la réalisation de sa nature propre, c'est-à-dire morale. C’est donc ici la question de la nature et de la destination de l’homme qui est posée : à partir du moment où il a les capacités d’échapper à la nécessité naturelle, comment peut-il ne pas errer sans but, c'est-à-dire quel sens donner à une existence sans nécessité, libre? Le texte présente une progression argumentative à la fois logique et chronologique, puisque Kant organise son propos de manière à montrer une évolution positive de l’homme. Le texte comporte ainsi trois moments. L’auteur commence par mettre à jour un mécanisme de la pensée propre à l’homme, qui est celui de la création des désirs (l. 1-8), en l’illustrant par un exemple. Dans un second moment (l. 9-14), il tire une conséquence positive de cet arrachement à la nature : la liberté de l’homme est aussi synonyme de maîtrise de ses inclinations et d’une recherche de perfection. Enfin (l. 14-fin du texte), Kant expose sa thèse selon laquelle cette perfection idéale, qui se manifeste socialement par un respect des apparences, appelle aussi une perfection morale, véritable fin de la culture. Les enjeux sont donc à la fois épistémologiques puisque le texte nous propose des critères de distinctions entre l’homme et l’animal, mais aussi anthropologiques (la question du point commun entre toutes les cultures humaines) et d’ordre moral puisque le véritable objet du texte est d’apporter une réponse quant au sens de la présence particulière de l’homme au sein de la nature.
Explication : I- Comment