La belle histoire.
Nous n'avons pas tenté une œuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous noussommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un État comme l'État français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pourles gouvernements.
Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre, impartialité. Mais commentserions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire? Nous ne pouvonsla juger que parsesrésultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, noussommes amené à nous dire que le peuple français doits'estimer heureux quand il vit dansla paix et dansl'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, aucours dessiècles, ne l'ont pas épargné.
Cette conception de l'histoire est simple. C'est celle du bon sens. Pourquoi juger la vie d'un pays d'après d'autres règles que celle d'une famille? On peut écrire l'histoire à bien des points de vue. Il noussemble que l'accord général peuts'établirsur celui-là.
Les éléments d'un tel livre se trouvent partout. On demandera seulement s'il est possible, en cinq cents pages, de raconter, d'une manière à peu près complète, deux mille ans d'histoire de France. Nousrépondons hardiment : oui. La tâche de l'historien consiste essentiellement à