La bonne chanson
Paul Verlaine, assis dans le train voit défiler le paysage « dans le cadre de la portière. » Comme nous tous, il a d’abord l’impression que ce n’est pas le train mais le paysage qui bouge. Ne percevant pas son propre déplacement, il a l’impression que les éléments qu’il voit sont animés. Il les personnifie : « le paysage…court ; furieusement » : « Les plaines…vont s’engouffrant » ; « Les poteaux de télégraphe…tombent ».
Enfin, de cette première strophe, émane un sentiment de puissance et de colère : « court furieusement, » le paysage semble courir sans pouvoir s’arrêter comme s’il était poussé par une grande force ;
« des plaines entières » : le cadre de la portière, pourtant étroit cerne des étendues très vastes dont on se sait comment il peut les contenir ; D’ailleurs ces plaines et les éléments qui les composent » s’engouffrent dans le tourbillon cruel » : on pense bien sûr au tourbillon d’air créé par la vitesse du train mais on peut aussi penser au tourbillon de fumée qui s’échappe de la locomotive. Ce tourbillon est qualifié de cruel, peut-être parce que rien ne peut l’arrêter.
La vitesse du train et la perspective du paysage vite entrevu par la portière est renforcé par la présence d’éléments verticaux : les poteaux du télégraphe. Ils semblent « minces « car ils passent très vite et même l’horizontalité de leurs fils ne peut être perçue. Ces fils, on les voit si vite qu’ils ne semblent plus droits et ressemblent à une signature : ils ont « l’allure étrange d’un paraphe ».
Le poète est donc emporté par une sorte de machine infernale qui avance à vive allure .La deuxième strophe précise encore davantage à quel point, le passager n’exerce aucune maîtrise sur ce train.
Axe 2 :Les odeurs et les bruits du train à vapeur.
Le poète est donc emporté dans une machine étrange dont il semble tout ignorer du fonctionnement : « une odeur de charbon qui brûle et d’eau qui bout » : cette odeur paraît