La bruyère, gnathon
Contextualisation
« La Bruyère grand moraliste du 17ème siècle décrit dans son œuvre les mœurs, les comportements des hommes pour dénoncer leurs vices, leurs défauts. En effet, au 17ème siècle de nombreux auteurs se sont penchés sur l’étude de la morale (étude du bien et du mal) et des mœurs (description des comportements humain). Ces auteurs préfigurent les philosophes du 18ème et leur esprit critique.
Le courtisan du XVIIe siècle doit vivre selon l’idéal de l’honnête homme. L’honnête homme est donc le modèle de l’homme idéal au 17e siècle. Un homme conforme à cet idéal se doit de se montrer humble, courtois et cultivé mais aussi de pouvoir s'adapter à son entourage. Au nom de la nature, il refuse tout excès et sait dominer ses émotions.
Des écrivains moralistes tels que La Bruyère ont fait apparaître sous leur plume ce modèle d’homme. C’est en ayant cet idéal comme mesure que La Bruyère peint une galerie de portraits dans son œuvre Les caractères ou les mœurs de ce siècle (1688-1696). Nous allons étudier le portrait de Gnathon, extrait du chapitre « De l’homme ».
Problématique :
Nous verrons comment La Bruyère utilise le portrait de Gnathon au service du blâme d’un type d’homme.
Découpage 1. Thèse initiale : Gnathon un être égoïste (l. 1 à 2) 2. Exemples : a. A table (l. 2-13) b. Au théâtre et à l’église (13-15) c. En voyage (15-21)
3. Thèse finale : un être égocentrique. (l. 21 jusqu’à la fin)
I. Le caractère et la conduite de Gnathon
1. Egoïsme et incivilité
L’égoïsme lui donne des manières grossières : ses commensaux doivent supporter ses « malpropretés dégoutantes » (l. 9) * « ne se sert à table que de ses mains » (l.6) * l. 7-8 : « manie.. remanie, démembre, déchire » : série de verbes d d’action juxtaposés qui souligne la grossièreté et le sans-gêne du personnage * l.10 : « le jus et les sauces lui