La bêtise dans madame Bovary
De même, Rodolphe est un représentant de la médiocrité. Il est lui aussi adepte de ceux qui utilisent le langage à des fins personnelles. Avatar dégradé et médiocre de Don Juan, il cultive l’art de la séduction par les mots. Il sert à Emma les mots qu’il attend pendant les scènes de comices et utilise les mêmes poncifs romantiques dans sa lettre qui est un « modèle de goujaterie et de romantisme bien assimilé. » (Gérard Gengembre, 1990 : 54) C’est à propos de Rodolphe et particulièrement au sujet de son insensibilité que Flaubert affirme concis et péremptoire : « […] La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. » (Madame Bovary, 227) Par cette accumulation de métaphores, Flaubert montre le caractère dérisoire du langage, toujours trop pauvre ou trop éculé pour