La cohabitation
Situation BAC : « La cohabitation vue par François Mitterrand » (page 19)
Inédit en France et à travers le monde, la cohabitation désigne la coexistence entre un chef de l’État et une majorité parlementaire propre à l’opposition. Le pouvoir exécutif est alors partagé entre la droite et la gauche, le parti soutenant le Président ayant alors perdu la majorité à l’Assemblée Nationale. Pour ce commentaire, nous nous appuierons sur un entretien de François Mitterrand diffusé sur TF1 le 29 mars 1987 alors qu’il était président. Nous pouvons alors nous demander en quoi la cohabitation influence-t-elle la gestion du pays. Pour construire notre commentaire, nous commencerons par définir les causes de la cohabitation, puis par expliquer en quoi consiste-t-elle concrètement pour enfin en expliquer les conséquences.
C’est lors de son arrivée au pouvoir, en 1958, que De Gaulle a fait changer la Constitution pour mettre en place la Ve République. Cette dernière repose alors sur un système parlementaire à fort pouvoir présidentiel. Bien que Mitterrand fût en 1958 le plus grand opposant aux idées de De Gaulle (il a d’ailleurs perdu les élections opposant les deux hommes en 1965), il conservera institutions mises en place par ce dernier, à la fois dans leur lettre et dans leur pratique.
C’est donc en 1981 qu’il devient le quatrième président de la Ve République, après De Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing. Il profitera de la majorité parlementaire de son parti pour diriger la France selon son programme politique, et ce jusqu’en 1986 : c’est à cette date que s’installe la première cohabitation de l’histoire française. Il explique alors, dans la fin du premier paragraphe de notre extrait, qu’il a choisi Jacques Chirac comme premier ministre, pour « assurer la continuité de l’État ».
Il faut savoir que la Constitution ne prévoit aucun texte concernant le problème de la cohabitation. Bien qu’elle confère au président français