La connaissance est-elle la condition du bonheur ?
La connaissance est-elle la condition du bonheur ?
"Qu'heureux seraient les hommes des champs s'ils connaissaient leur bonheur !" déclare le poète latin Virgile. Il est, en effet, fréquent de constater que des personnes dont on envie la situation n’aient pas conscience de leur chance – car c’est bien de là que vient le mot “bonheur”, “heur” étant dérivé du latin augurium qui signifie l’augure, la chance. Le bonheur équivaudrait donc à la bonne chance, soit à quelque chose qui arrive sans que l’on s’y attende et dont, par conséquent, on ne se rend pas forcément compte. On s’exclame bien souvent : “Si tu savais la chance que tu as !” avec envie – cela signifierait donc que l’on pourrait posséder le bonheur sans s’en rendre compte, ce qui est paradoxal compte tenu du fait que l’on assimile généralement le bonheur à un sentiment intérieur. On pourrait donc avoir toutes les cartes en main pour être heureux sans l’être pour autant car l’état de bonheur implique une forme de connaissance, de prise de conscience de ces éléments. Comment, en effet, être heureux quand on pense ne rien avoir pour l’être ? Cette connaissance apparaît donc comme une forme de condition du bonheur – mais le bonheur, qui est l’aspiration absolue de l’homme, a-t-il seulement des conditions, en considérant qu’il soit possible de l’atteindre ? Au contraire, Georg Trakl, poète autrichien expressionniste du début du XX° siècle, affirme dans Aphorisme : “Seul celui qui méprise le bonheur aura la connaissance”. La connaissance, d’une manière générale, serait donc, selon lui, incompatible avec l’idée de bonheur. Il y aurait donc des connaissances favorables et d’autres néfastes au bonheur. Quelles sont-elles ?
A quelles conditions la connaissance peut-elle s’associer au bonheur ?
Il est des connaissances qui, bien loin de rendre heureux, apportent plutôt la tristesse mais la connaissance de soi et la spiritualité sont des chemins qui peuvent mener au bonheur ;