La crise de la dette souveraine dans la zone euro et son impact sur les économies africaines
Prof. Sary Ngoy[1]
Introduction
Depuis plusieurs mois, la zone euro est secouée par une crise sans précédente. Les premiers signes d'essoufflement des interventions publiques pour financer les dépenses ont vu jour en Irlande. Puis, les effets domino se sont propagés dans le sud de l'Europe, principalement en Espagne, en Grèce et au Portugal. Ils ont atteint l'Italie et menacent tout le reste de la zone, à l'exception de l'Allemagne. Les agents des notations se sont emparé des analyses et ont précipité les conclusions alarmistes. Le FMI a emboîté le pas. Et nombreux économistes ont découvert, à nouveau, les possibilités de théoriser sur les causes et les moyens de sortie. On a pensé énormément à la taxe Tobbin. Tout récemment, encore, l'OIT a attribué la cause de la crise de la zone euro, à la compétitivité de l'économie allemande, laquelle agirait sur la baisse des coûts salariaux en vue de doper les exportations. Les pessimistes ont poussé les réflexions plus loin, imaginant la fin de l'euro, dont le vie n'est encore que de dix ans. D'autres propositions concernent l'abandon de la souveraineté en matière de budget, une recapitalisation d'un système bancaire vulnérable, l'exclusion de la Grèce et des autres membres en péril de la zone euro ou alors l'établissement d'une union monétaire temporaire à deux vitesses. ce qui suggère la clé sur l'euro.
Ce débat se passe à des milliers des kilomètres de l'Afrique. Tout porte à croire que cette zone lointaine est épargnée. Elle ne participe que fort peu aux flux et reflux financiers globalisés. Il n'existe donc pas des analyses fouillées sur les conséquences de cette crise de la dette souveraine sur les économies africaines, à l'exception des réflexions consacrées davantage à la zone CFA, notamment celle publiée par Gohou Danon sur la nécessité de dévaluer le franc CFA et la possible réduction des ressources