La culture populaire
Ce courant de recherche est apparu dans les années 1960 en Grande Bretagne : à Birmingham, en 1964, Richard Hoggart fonde le Centre for Contemporary Cultural Studies (CCCS). Outre son fondateur, on associe généralement à ce courant : Stuart Hall
Dans les années 70, les cultural studies sont introduites aux Etats-Unis où elles sont mises en relation avec la French Theory, expression servant à désigner les travaux de philosophes comme Jacques Derrida, Gilles Deleuze ou Michel Foucault1.
Depuis les années 90, les cultural studies s'internationalisent. De nombreux courants apparaissent en Europe : la Kulturwissenschaft en Allemagne, la cultural analysis aux Pays-Bas, etc.
J. Claude Passeron est l'un des premiers à avoir introduit les travaux des cultural studies en France : il a contribué à la traduction et il a rédigé la préface de l'ouvrage La culture du pauvre (The Uses of Literacy).
On considère généralement que l'acte fondateur des cultural studies est la publication, en 1957, de l'ouvrage de Richard Hoggart, The Uses of Literacy. Dans ce livre à dimension autobiographique, l'auteur livre, sous la forme d'une enquête « ethnographique », un portrait du style de vie des classes populaires anglaises et plus spécialement de la manière dont les contenus que diffusent les nouveaux moyens de communication (séries télévisées, presse populaire, roman à l'eau de rose) sont « reçus » par leurs membres. Ce travail est novateur à plusieurs titres : outre la justesse de sa description, dénuée de préjugés dépréciatifs ou laudateurs, R. Hoggart livre une des premières analyses sérieuses de la « culture de masse », qui commençait à apparaître, et de son influence.
Contrairement aux thèses postulant l'« aliénation » des masses (Theodor W. Adorno et l'école de Francfort), et même s'il est lui-même critique de ces nouveaux produits, il montre que les classes populaires résistent dans une certaine mesure aux messages qui leur sont