La division du travail participe-t-elle à la croissance économique ?
Dès le XVIIIe siècle, Adam SMITH a montré le rôle positif de l’organisation du travail (division sociale et technique du travail) sur la hausse de la productivité et du PIB. Mais c’est avec l’Organisation Scientifique du Travail (OST) que ce lien de causalité a été fortement confirmé. Cependant, à la fin des années 60, le ralentissement de la productivité et la croissance économique a incité les entreprises à appliquer une nouvelle organisation du travail : le toyotisme. Mais si aux Etats-Unis, les gains de productivité sont importants, le toyotisme ne semble pas tenir ses promesses en Europe. C’est pourquoi nous nous interrogerons sur le lien entre productivité et croissance économique, autrement dit, dans quelle mesure l’organisation du travail est-elle source de croissance économique ? Après avoir montré les conséquences positives de la division du travail, nous montrerons les limites de cette relation.
Tout d’abord, la division du travail est source de productivité.
En effet, selon Adam SMITH et sa « manufacture d’épingles », la division horizontale du travail permet une hausse sensible de la productivité. Cette méthode de travail consiste à diviser une tâche complexe en plusieurs tâches élémentaires, rapides et faciles à exécuter. L’ouvrier, en effectuant inlassablement le même mouvement à longueur de journée, se spécialise. Il en découle une maîtrise accrue de la tâche en question, ce qui lui permet de gagner en rapidité et en efficacité, en d’autres termes, le temps perdu est moindre et un surplus de production a lieu.
Ce concept fut repris par Henry Ford dans les années 1910. Afin d’augmenter la cadence de travail, qui au départ était déjà élevée, Ford a mis en place le convoyeur automatique, permettant d’imposer un rythme de travail très soutenu à ses ouvriers, qui n’avaient dès lors plus le droit de montrer le moindre signe d’apathie, sous peine de ralentir la