La fortune des rougons
Sorte d’Eve populaire, Adélaïde Fouque est la femme des origines. Femme du peuple, légèrement simplette et surtout épileptique, Adélaïde épouse un Rougon, dont elle aura un enfant légitime : Pierre. Après le décès de Rougon, Adélaïde a une relation avec un certain Macquart, contrebandier, avec lequel elle aura deux enfants : Antoine et Ursule, enfants naturels puisque hors mariage. Et c’est ainsi que naissent les Rougon-Macquart.
A travers ce roman, Zola pose les jalons de son entreprise naturaliste. Son but est de suivre une famille, de génération en génération, et d’étudier ses membres, en fonction du milieu dans lequel il les place. Prenant appui sur la science et la sociologie naissante, Zola cherche à prouver la dégénérescence de la race. En prenant comme mère originelle Adélaïde Fouque, Zola se préoccupe du sort du peuple. Le style naturaliste est bien là : précision des détails, descriptions réalistes des décors, de la nature et des personnages, étude sociale et historique précises ainsi que volonté de parler du peuple et non plus, comme le faisait Balzac, de la haute bourgeoisie ou de l’aristocratie. Ainsi le Dr Pascal apparaît comme le double de l’auteur : Il regarda avec l’intérêt d’un naturaliste leurs masques figés dans une grimace, où ils retrouvaient leurs occupations et leurs appétits [...] A cette époque, il s’occupait beaucoup d’histoire naturelle comparée, ramenant à la race humaine les observations qu’il lui était permis de faire sur la façon dont l’hérédité se comporte chez les animaux. (p.129)
Toutefois, Emile Zola me fait toujours légèrement sourire avec son projet naturaliste. Sourire,