La France et les français au lendemain de la Première Guerre Mondiale

Après quatre années éprouvantes et sanglantes aussi bien pour les soldats envoyés sur le Front que pour populations civiles restées à l’Arrière, les combats de la Première Guerre Mondiale prennent fin. L’Allemagne se rend et accepte de signer l’armistice avec la France le 11 novembre 1918. Alors que le sentiment national et patriotique français atteint son apogée dans un enthousiasme exalté, le prix à payer pour cette victoire douloureuse reste considérable et les années pour cicatriser les plaies d’un peuple traumatisé s’annoncent difficiles. Comment la Grande Guerre a-t-elle bouleversé la vie des Français après la signature de l’armistice à Rethondes ? Si les blessures de guerre ont tout d’abord meurtri le pays dans sa globalité, c’est toute la société française qui est affectée en profondeur par des lésions plus insidieuses.

La France, bien que victorieuse accueillant les soldats revenus du Front avec joie, se voit très affaibli sur les plans démographiques, matériels et économiques après quatre années de combats acharnés. Sa démographie subit tout d’abord un choc immédiat dont l’impact s’étendra à plusieurs décennies avec plus d’un million de soldats tués, des millions d’autres blessés et devenus invalides sans compter les 600 000 veuves avec d’autant plus d’orphelins. Alors que la famille représentait jusqu’alors l’un des piliers centraux du modèle social français, elle se retrouve ici complètement bouleversée et éclatée. La population des années 1920 n’atteint pas les quarante millions d’habitants et se retrouvent alors inférieure encore à celle de 1913. La pyramide des âges de la France affiche un déficit démographique évident dû au taux de mortalité excessif pendant la guerre accompagné d’un taux de natalité particulièrement faible en raison des rares permissions des soldats pour rentrer chez eux et donc de l’impossibilité pour eux de fonder des familles. De plus, la perte