La hiérarchie des normes
La hiérarchie des normes est une vision synthétique du droit mise au point par le juriste autrichien Hans Kelsen (1881-1973) dans son opuscule Théorie pure du droit. Il s'agit d'une vision hiérarchique des normes juridiques. Cette systématisation a notamment été introduite en France par Charles Eisenmann et s'envisage comme un enchainement pyramidal du sommet vers la base. Chaque norme trouve son fondement dans la norme supérieur qu'elle doit appliquer et préciser. Cet ordre est dit « statique » car les normes inférieures doivent respecter les normes supérieures, mais il est également « dynamique » car une norme peut être modifiée en suivant les règles édictées par la norme qui lui est supérieure. La norme placée au sommet de la pyramide étant, dans de nombreux systèmes juridiques, la Constitution. Puisque la Constitution elle-même, ne pouvait recevoir son caractère obligatoire que d'une norme supérieure, et qu'une telle norme n'existait pas, Kelsen a fait intervenir le concept de « norme fondamentale », qui consiste principalement en un présupposé méthodologique nécessaire afin de donner un caractère cohérent à la théorie du droit. Cette hiérarchie ne prend tout son sens que si son respect est contrôlé par un juge. En effet, les juridictions administratives (Conseil d'Etat, cours administratives d'appel et tribunaux administratifs) sont chargées de faire respecter le principe de légalité, c'est-à-dire de veiller au respect des normes de référence supérieures par les actes administratifs. Ils doivent donc trancher les litiges en application de règles de droit, seulement ces règles peuvent êtres contradictoires. Il faut bien, alors, qu'ils fassent un choix. C'est alors que la hirarchisation des normes prend tout son sens: entre deux normes d'inégale valeur, le juge doit normalement préférer la norme supérieure. Cela suppose évidemment que le rang hiérarchique des prescriptions en présence