La joconde
C'est Léonard qui a inventé l'idée de faire un portrait avec un sourire. Il n'y a pas de portrait souriant avant La Joconde, à l'exception du tableau d'Antonello de Messine, L'homme qui rit, conservé à Cefalu en Sicile.
Léonard a peint un certain nombre de portrait, à Milan celui d'Isabelle d'Este, le dessin qui est au Louvre et deux portraits florentins, le premier est lePortrait de Ginevra de Benci aujourd'hui à Washington et l'autre, celui de Monna Lisa.
Le Joconde sourit parce que son mari, Francesco del Giocondo, a commandé son portrait au plus grand peintre du temps, Léonard de Vinci, pour fêter leur déménagement dans une maison plus grande de Florence suite à la naissance du troisième enfant qu'elle vient de lui donner.
C'est un tableau de bonheur, où une jeune femme de vingt-deux, vingt-trois ans, qui a déjà donné deux enfants mâles à son mari, est honorée par l'amour de celui-ci à travers ce portrait.
Mais ce tableau, elle ne l'aura jamais, puisque Léonard le gardera pour lui. Francesco del Giocondo n'aurait pas accepté le tableau fini parce qu'à l'époque c'était un tableau scandaleux inadmissible : le sourire est incorrect et la jeune femme est plantée devant un paysage préhumain, affreux, terrible.
Le sourire de la Joconde : l'instant de grâce entre le chaos du passé et le néant à venir.
Le sourire lie la figure au paysage à l'arrière plan. Le paysage est incohérent, dans la partie droite il y a des montagnes très hautes et tout en haut un lac, plat comme un miroir qui donne une ligne d'horizon très haute. Dans la partie gauche au contraire l'horizon est beaucoup plus bas et il n'y a pas moyen de concevoir le passage entre les deux parties. C'est du coté du paysage le plus haut que sourit la Joconde, la bouche se relève très légèrement de ce côté là et la transition impossible entre les deux parties du paysage se fait par le sourire de la figure
Léonard est un grand admirateur d'Ovide et de ses Métamorphoses. Or pour Léonard comme pour Ovide,