La justice, une exigence problématique
Dès lors qu’on parle de justice on se rend bien compte qu’une société ne peut pas se développer sans elle. On vit avec au quotidien mais on est incapable de la définir, elle est imparfaite et conflictuelle.
1) Le corpus
Eschyle, Pascal et Steinbeck posent tous les trois l’idée essentielle de cette justice imparfaite et source de conflits à différentes époques. * Eschyle : L’Orestie est une tragédie antique (la tragédie antique ne se termine pas mal, il y a toujours une réconciliation finale qui rétablie l’ordre) du Ve siècle qui met en conflit un homme et son destin, quelque chose qui le dépasse. Le Ve siècle est le siècle de la mise en place de certaines institutions liées au fonctionnement de la cité Athénienne qui implique en particulier les tribunaux publics ainsi que l’isonomie, c'est-à-dire une loi pour tous. On parle de la démocratie Athénienne. (de ce fait, le procès d’Oreste reflète le fonctionnement de la loi athénienne du Ve siècle)
Entre les Choéphores et les Euménides, il y a un passage qui rend bien compte de cette justice. En effet, l’on passe d’une justice vengeresse exercée par l’individu (justice individuelle privée) qui a pour conséquence la mort et l’enchaînement des morts (justice sans fin où les Erinyes ont un pouvoir archaïque), vers une justice « publique » fondée sur le procès et qui met fin au cercle ou au cycle infernal des vengeances et des souffrances (justice d’Athéna, droit moderne). (On passe de la loi des Anciens Dieux [dirigés par Kronos, roi des Titans] à la justice des nouveaux Dieux Olympiens [dirigés pas Zeus])
La volonté d’un Dieu rencontre la volonté d’un personnage (celle D’Oreste et celle d’Apollon). La justice des Erinyes et la justice Athénienne glorifient toutes les deux les nouveaux Dieux de l’Olympe qui établissent une nouvelle justice.
Oreste a été acquitté à la fin des Euménides, mais le fait d’avoir tué sa mère n’est pas réparé, la justice qui s’exerce n’est