La liberté et le désir
Liberté et Désir
Dans la philosophie occidentale, l’Homme est conçu sur le modèle d’un tribunal. Le fonctionnement d’un tribunal se distribue autour de trois pôles ou de trois instances : La loi, le juge et les accusés. En ce qui concerne les facultés humaines, le rôle de la loi est joué par la Raison qui est censée nous dire comme la loi, ce qui est juste. La fonction de juge est assumée par la volonté qui comme le premier est supposé être indépendant, impartial mais en même temps à l’écoute de la loi c'est-à-dire de la Raison. Enfin les accusés sont nos désirs. Nos désirs ne sont pas tous coupables pas plus que les accusés d’un procès, mais ils sont susceptibles de l’être, et le but du procès, c'est-à-dire de notre jugement, c’est de savoir si on peut leur donner libre cours ou s’il faut les condamner. C’est le juge qui le fera, c'est-à-dire notre volonté, en appliquant la loi, c'est-à-dire les prescriptions de la Raison. On peut voir à travers cette description, le strict parallèle entre la manière dont on conçoit le fonctionnement des facultés humaines et celui d’un tribunal.
Nous commencerons par exposer la thèse du libre-arbitre ou si l’on veut l’idée selon laquelle la volonté serait totalement indépendante non seulement des impulsions du corps mais aussi des autres facultés, y compris de la Raison. Après avoir démontré l’inanité d’une telle thèse, nous remettrons en cause la conception du désir comme manque à laquelle nous substituerons une vision du désir comme production. Pour finir nous proposerons une nouvelle conception de la liberté. Ce n’est à rien moins qu’à une nouvelle manière de concevoir l’homme, son rapport à la nature, à autrui et à