la littérature francaise
Equipe de recherche "Littérature et civilisation du XIX° siècle"
Sylvie Aprile : Victor Hugo et la politique en exil réflexions historiennes autour de Napoléon le Petit
Mon propos n'est pas aujourd'hui de vous assener un cours d'histoire sur l'exil de Victor Hugo qui ne serait qu'une pâle copie de travaux déjà menés et de la contribution donnée ici cette année par Guy Rosa[1].
C'est essentiellement à partir de Napoléon le petit, que je me propose de réfléchir avec vous à la pratique historienne des textes littéraires et politiques d'Hugo et à leur place dans la politique de l'exil entendue comme récit de la résistance républicaine et réflexion sur l'avenir.
Je ne prétends pas être une pionnière et je récuse les dérives actuelles de bon nombre de mes collègues qui inclinent à faire table rase du passé et à prétendre inventer ce qui a déjà été dit hier ou avant-hier. Il s'agit dans une recherche sur l'exil politique et non sur Hugo - un exilé parmi les quelques milliers dont je suis le parcours- de relire la pensée politique de l'exilé
Victor Hugo et de la relier à celle des proscrits. L'engagement de Victor Hugo n'a souvent pour les historiens qu'une valeur illustrative, intégré dans une construction linéaire et somme toute harmonieuse de la République, dont le XIXe n'aurait été que la progressive conquête. La période de l'exil, vous l'avez montré, paraît au contraire montrer une histoire plus complexe et surtout plus heurtée.
Loin de moi l'idée de condamner cette lecture républicaine mais de la compléter en questionnant à nouveau les textes (romans et correspondances) d'Hugo et surtout de ceux qui l'entourent. Ma démarche n'est pas de critiquer la ou les positions d'Hugo, de nier sa place, son influence, mais au contraire de tenter de la ré-historiciser en délaissant autant que possible toute instrumentalisation des textes littéraires qui ne leur accorde au mieux de valeur qu'illustrative. Il ne s'agit pas de déboulonner quoi ou