La loi
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On peut d’abord partir d’une définition très générale du mot de « droit » : le droit c’est la latitude de liberté que vous laisse la loi à l’intérieur d’une société gouvernée par un Etat ; le droit limite nos libertés afin qu’elles ne se détruisent pas l’une l’autre (sous-entendu : la liberté sans limite mène au chaos ; homme = non naturellement sociable, etc.). Fonction : ordre social. Nécessité sociale. Le droit à travers la loi permet (cf. « avoir le droit » : être autorisé, mais par la loi qui suppose l’existence d’un Etat), interdit, oblige, bref, dirige des comportements (c’est ce qu’on appelle une « norme 1»). Son outil : la loi (possibilité de vous sanctionner, cf. institution de la justice, chargée de « rendre le droit », d’appliquer la loi2). Recours à la violence légitime, pour reprendre une expression de M. Weber à propos de l’Etat. Donc, si certes on « peut » désobéir à la loi de l’Etat au sens où nous en avons la capacité, cela paraît être contradictoire de dire qu’on peut avoir le droit d’y désobéir : on a l’obligation d’obéir aux lois, c’est une question même de définition ! –A moins que : peut-être y a-t-il un autre sens du mot « loi » ? Les lois sont-elles seulement les lois instituées par un Etat ? Et une loi instituée par l’Etat, pour être légale, est-elle toujours légitime ? Position de la problématique à partir de la réponse du sens commun à notre question : N’y a-t-il pas des cas, soit actuels soit historiques, dans lesquels cela paraît avoir un sens de parler de désobéissance à la loi, sans qu’on soit pour autant considéré comme un délinquant ? Cf. droit de révolte (d’ailleurs, on parle d’un droit des peuples à la résistance contre l’oppression, de désobéissance civique, parce qu’une loi nous paraît injuste ) Très souvent, à quoi se réfère-t-on pour justifier cette réponse ? Quand on prétend désobéir en droit à certaines lois, c’est qu’on prétend alors recourir à quelque