Dissertation : La montée en puissance du Juge.

La question de savoir ou est le pouvoir est une question naturellement citoyenne. Cette question anime la vie politique depuis que le peuple a pris conscience qu’il a un réel rôle à jouer, un rôle de source du pouvoir. L’habitude a depuis été prise dans les grandes démocraties occidentales de dire que le pouvoir appartient aux représentants élus du peuple. Le temps où le pouvoir tirait sa légitimité de dieu ou de la force semble en effet révolu. Malgré tout, penser que le pouvoir est aujourd’hui aux seules mains des représentant du peuple est quelque peut hâtif et il ne serait même pas bon qu’il en soit ainsi. Le principe démocratique ne peut se réduire à la légitimité électorale : les gouvernants doivent effectivement tirer leur légitimité du peuple mais la Justice doit rester indépendante des pouvoirs exécutif et législatif – dépendant du suffrage populaire – afin qu’elle puisse être rendue de façon impartiale, garantissant du même coup le respect des libertés et des droits fondamentaux, essentiels à la démocratie.

Si la Constitution de 1958 parle d’autorité judiciaire plutôt que de pouvoir judiciaire, il apparaît pourtant très clairement que la justice ne se contente pas de juger selon la loi mais qu’elle dispose d’une marge de liberté lui conférant parfois le capacité de créer du Droit ce qui est un réel pouvoir. Selon le Petit Robert de la langue française édition 2008, le Juge est un « magistrat chargé d’appliquer les lois et de rendre la justice. » Mais la réalité montre que le Juge n’est pas seulement le pantin de la Loi, son indépendance garantie la justesse de sa décision qui entraîne parfois la jurisprudence, créatrice de Droit. On parle aujourd’hui – et depuis les années 1990 – d’une montée en puissance du Juge qui illustrerait justement – comme l’explique Denis Salas – la naissance d’un tiers pouvoir entre le peuple souverain et ses représentants. Les affaires politico-financières qui se sont