La nature au 18 siècle
Cependant, dans un siècle de bouillonnement intellectuel et politique où les cadres traditionnels du pouvoir religieux comme du pouvoir politique craquent de toute part, l’idée de nature est en même temps l’outil de la critique et le fondement d’un ordre nouveau qui se cherche et dont nous héritons. Alors que le pouvoir de droit divin est mis à mal par une critique de plus en plus ouverte, on va tenter de fonder les normes de la vie morale comme de la vie sociale sur une nature supposée bonne. Les règles ne descendront plus du ciel mais devront émaner de la nature dans lequel l’individu se trouve plongé. D’où les tentatives de substitution d’un droit naturel à un droit divin, d’une théologie naturelle à la théologie dogmatique du christianisme, des droits de l’homme aux droits du dogme. Le mythe du bon sauvage, la comparaison constante des mœurs européennes aux mœurs des peuples que l’Europe découvre, opposent constamment, dans les textes du XVIIIe siècle, les « mœurs