La nature a-t-elle des droits ?
La question ici posee consiste d’abord `a savoir si la nature, c’est-`a-dire l’ensemble des choses qui existent par elles-mˆemes independamment de la volonte humaine, a des droits. Nous sommes ici confrontes `a un probleme d’anthropomorphisme qui consiste
`a projetter un comportement humain sur une nature : ce ne semble en effet ˆetre que metaphoriquement que nous projetons des droits
(notion humaine) `a un ensemble de choses (entit´es mat´erielles). En ce sens, ce sujet pose un double probl`eme : la capacit´e `a identifier la nature `a un seul ˆetre ou `a une seule chose (probl`eme de l’unit´e de l’ensemble des choses naturelles) et la capacit´e `a identifier cette unit´e
`a une unit´e personnelle, c’est-`a-dire `a attribuer un comportement humain `a ce que nous avons l’habitude d’identifier simplement `a une chose. Ce n’est donc qu’`a cette double condition que nous pourrons penser des droits particuliers `a la nature. Autrement dit, se demander si la nature a des droits revient `a se demander pour quelle raison on pourrait identifier la nature `a une personne qui a des droits. Le paradoxe est ici qu’il semble `a la fois par d´efinition impossible d’attribuer des droits `a la nature, qui n’est qu’une chose faite de choses, et n´ecessaire de lui reconnaˆıtre des droits, puisque supposer que la nature n’est qu’un outil `a notre disposition revient `a s’arroger des droits sur elle (comme la manipulation) et risquer de d´etruire un ´equilibre naturel que nous ne maˆıtrisons pas fondamentalement et dont nous ne faisons que partie int´egrante (nous sommes des choses corporelles dans l’ensemble naturel).
Plan r´edig´e
1. (a) Nous pouvons tout d’abord consid´erer que la nature a une autonomie de fonctionnement qui s’impose `a l’homme et qui peut en menacer l’existence, ce qui revient `a supposer que la nature fonctionne comme une personne, ou en tout cas comme englobe l’existence humaine et ne peut simplement faire l’objet des d´esirs de