La nature a t-elle des droits ?
Dans Le Nouvel Ordre Ecologique, le philosophe Luc Ferry soulevait le problème de savoir si « l’homme est le seul sujet de droit, ou au contraire ce qu’on nomme aujourd’hui la "biosphère" ou l’"écosphère", et qu’on nommait autrefois le cosmos. » En somme, il est donc légitime de s’interroger, dans une certaine mesure, si l’on peut accorder des droits à la nature. Et si oui, lesquels et pourquoi. Avant de débuter, entendons nous bien sur le sens du mot nature. La nature, c’est l’ensemble du réel, ôté de tout ce qui est artificiel. La nature est tout ce qui existe indépendamment de l’homme. Par ailleurs, la notion de droit impliquant de facto les notions de valeur et de respect de ces valeurs. Dans un premier temps, nous verrons que la notion de droit semble être exclusivement réservée aux hommes, puis à la réflexion nous nous demanderons si la nature n’est pas en mesure de disposer de droits. Il faudra alors montrer que bien que la nature n’ait pas de droits, l’homme a des devoirs envers l’environnement qui le porte car sa survie y est intimement liée.
La notion de droit est réservée aux hommes.
La première interrogation qui me vient à l’esprit quand il s’agit de savoir si la nature a des droits est : « Qui peut avoir des droits et des obligations ? ». Une « personne », c'est-à-dire un sujet de droit. Une chose ne peut pas avoir de droits : elle ne pourrait tout simplement pas les exercer, c’est une évidence. A l’inverse, on peut avoir des droits sur une chose, comme le droit de propriété. La nature est une chose, elle ne peut pas avoir de droits.
La nature en elle-même n’est pas constituée que de « bonnes » choses. Le concept de droit implique la notion de réciprocité : il faut que les droits (et les devoirs) des deux parties soient équitables, soient égaux. Or comment pourrait-on accorder des droits à un virus, à une bactérie, à un cyclone ? La principale mission de l’homme lorsqu’il naît est de