La nature
10 03 2009
Un plan rapide sur ce sujet:
Dénaturer, c’est 1. altérer une chose dans sa nature ou dans ses qualités (devenir différent sans être radicalement changer), 2. faire qu’elle ne soit plus ce qu’elle était ou ce qu’elle devrait être (devenir tout autre, étranger à soi, diamétralement opposé à ce qu’on est ou doit être). Le sujet présuppose donc qu’avant la culture, l’homme est homme et qu’il y a une sorte d’idéal humain avec lequel il faudrait s’accorder pour être homme. - I. la culture dénature l’homme au sens 1, Si nature=inné, la culture étant le fait d’acquérir au sein d’un groupe social un ensemble d’habitudes, de représentation, de coutumes, de loi, de techniques, de croyance, on peut penser que la culture peut faire perdre à l’homme ce qu’il avait au départ. C’est ce que soutient par exemple Freud pour qui la culture oblige à renoncer à certaines pulsions naturelles, d’où un malaise inévitable de l’homme dans la civilisation. C’est aussi ce que soutient Rousseau par qui l’entrée en société change radicalement l’homme en lui faisant perdre sa pitié naturelle, en ajoutant à l’instinct de conservation, l’amour propre qui fait qu’on veut absolument se distinguer des autres, et qu’on devient égocentrique. De plus l’entrée en société entraîne un ramollissement ; le confort social font que l’on perd ses forces et sa résistance naturelle. C’est ce que soutient aussi Montaigne soulignant que les guerres des barbares sont bien plus nobles et généreuses que celles des soi-disant civilisés Si nature= ce qui est propre à chacun, la culture commune fait entrer dans un moule, empêche de s’exprimer librement et si on avait vécu dans une autre culture, on serait sans doute tout autre. Si nature=ce qui est propre à l’homme, la culture éloigne l’homme de sa nature et de la nature, des désirs naturels et nécessaires ou non nécessaires pour l’emmener vers des désirs ni naturels, ni nécessaires, comme le souligne Epicure.