La notion d’identité personnelle en
Fiche technique :
La notion d’identité personnelle en sociologie. Analyse de la construction identitaire à partir du processus d’engagement.
HAISSAT SEBASTIEN :
Doctorant en sociologie à l’UFR de Franche-Comté. Membre rattaché du LASA-UFC.
126
¿ Interrogations ? - Revue pluridisciplinaire en sciences de l’homme et de la société. Numéro 3. L’oubli. Décembre 2006. http://www.revue-interrogations.org
Introduction.
La littérature consacrée à l’analyse des périodes pendant lesquelles les personnes travaillent ou occupent des positions professionnelles diverses, mobilise fréquemment le concept de carrière pour appréhender les trajectoires parcourues. La carrière « consiste objectivement, en une série de statuts et d’emplois clairement définis »1. Les mobilités de trajectoires professionnelles qu’effectuent les individus au cours de leur cycle de vie correspondent à des moments de bifurcations biographiques, étapes ou « tournants de l’existence » (turning points)2, particulièrement utile pour identifier les agencements de trajectoires accomplis par les acteurs. Mais ces changements de parcours professionnels sont aussi des modifications de “l’être ” qui indiquent que les acteurs deviennent différents, jamais tout à fait les mêmes qu’avant. Cela oblige à dépasser la dimension objective et à y « introduire la dimension subjective, vécue, psychique, au cœur même de l’analyse sociologique »3. La notion d’identité sociale est ainsi convoquée pour relater des transformations de “l’être” qui s’opèrent par le biais de la socialisation au nouveau métier investi. Ce point de vue, relatif à l’étude du processus de « conversion identitaire »4, permet de comprendre comment « l’acquisition des savoirs entraîne non seulement une modification de l’avoir (j’en sais plus aujourd’hui qu’hier) mais de l’être (je suis