la perception est elle une connaissance?
Ainsi, les données que nous possédons sur le monde sont le produit d’expériences sensorielles plus ou moins lointaines. Cette vision des sens, à l’origine de la connaissance, est partagée l’empiriste John Locke lorsqu’il affirme : « l’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances ». Pourtant, il arrive que nos sens nous trompent, lorsque nous sommes sujets à des illusions ou des hallucinations qui nous restituent une image fausse ou déformée du réel. Il faut alors, pour distinguer la vérité, faire appel à une inférence, un raisonnement inconscient. La perception est-elle pour autant une connaissance ?
Avant toute chose, il convient de définir les mots perception et connaissance, puisque nous serons amenés à réfléchir sur ces thèmes tout au long du texte.
Par son étymologie, « perception » (du latin « per » : parfaitement, complètement, et « capere » : prendre) renvoie à une action pleinement achevée qui consiste à s’emparer de, au sens de recevoir, à intégrer quelque chose d’extérieur au moyen des sens.
Le mot « connaissance » revêt quant à lui plusieurs significations : selon Platon, il s’agit d’« une opinion droite pourvue de raison », c’est-à-dire une croyance vraie et justifiée. Connaître reviendrait alors à disposer d’un savoir, d’une vérité. Mais connaître, c’est aussi faire usage de sa raison pour vérifier une intuition. En ce sens connaître s’apparente à « reconnaître ». Nous verrons comment ces deux définitions de la connaissance parmi tant d’autres apportent une réponse différente au problème posé.
Il convient aussi de distinguer « une » connaissance et « la » connaissance. Par l’utilisation du pronom indéfini « une », le sujet nous interroge sur la pluralité de la connaissance. I. La perception source d’erreur
De prime abord, considérons la