La perception
Notions du programme:
Perception Espace Art Sujet
Introduction
Descartes, dans les Méditations métaphysiques, I, met en doute la réalité du monde qu'il perçoit. Il s'inquiète d'une possible confusion du rêve et de la réalité, de l'imagination et de la perception. Comment distinguer les deux? Certes, quand nous percevons, nous savons, avec une évidence naturelle, que nous ne rêvons pas. Notre "foi originaire" (Husserl) dans la réalité du monde perçu est un fait. Cependant, comment la justifier? Quand je suis éveillé, j'ai la certitude de ne pas rêver. Mais dès qu'il s'agit de révéler les fondements de cette certitude, les raisons font défaut. L'effort de la philosophie contemporaine pour étudier ce qui distingue et définit la perception l'a amenée à mettre en question la nature du sujet percevant : il y a une activité du sujet dans la perception ; mais quelles sont les facultés à l'œuvre? Quelle est la nature de cette activité? Que doit être le sujet pour percevoir?
I - Le rêve et la réalité : perception et imagination
Dans la première des Méditations métaphysiques, Descartes tire argument du fait du rêve pour mettre en doute la vérité de nos perceptions. L'efficacité de son argument repose sur la certitude qui accompagne le songe : celui-ci se donne pour réel. Dans le moment où je rêve, j'ai le sentiment de le vivre. Ce sentiment ne se dissipe qu'au réveil, parfois même après un moment d'hésitation. L'intention de Descartes n'est pas du tout de s'en tenir là. Il n'entend pas se livrer au plaisir stérile de détruire toute certitude ; il veut au contraire dépasser le doute. Les premières vérités qu'il affirme sont le "cogito" (je suis) puis l'existence de Dieu. Dans la dernière des Méditations, il lui importe de restaurer la validité de la connaissance sensible, donc de réfuter enfin l'argument du rêve. Comment s'y prend-il? Quelles sont ses raisons? Quels critères propose-t-il pour discriminer rêve et réalité, imagination et perception? On