La philo le livre et l'ordi

619 mots 3 pages
Il y a des années déjà que l’ordinateur est entré dans l’univers familier des gens, du moins dans les pays riches. Après avoir refusé de l’utiliser, les chercheurs et les intellectuels ont pris l’habitude de l’accepter comme une sorte de machine à écrire perfectionnée pour leurs travaux et leur correspondance. En revanche, comme moyen d’expression, il reste l’objet d’une farouche méfiance. Il demeure entendu que les œuvres sérieuses, dans la littérature et les sciences humaines, et tout particulièrement en philosophie, doivent trouver leur expression sur le papier, sous la forme d’imprimés. Nous avons tant pris l’habitude de lier la réflexion à la lecture, et la lecture à l’imprimé, qu’il nous paraît difficile de les dissocier. Nous savons certes, assez abstraitement, que la culture philosophique a pu se passer de l’imprimé, se contenter pendant des siècles des manuscrits, et même d’une culture essentiellement orale. Mais, dans notre rejet de l’ordinateur, lorsque les affaires de la pensée deviennent sérieuses, ce ne sont pas les images de ces époques passées qui nous déterminent, mais bien l’habitude qui, comme toutes les habitudes, a pris la force d’une ferme conviction, du lien entre l’imprimé et les genres littéraires qu’il permettait, d’un côté, et la pensée, de l’autre. Est-il raisonnable de craindre que la réflexion philosophique se dénature si elle se compromet avec les techniques informatiques ? Il serait facile de répondre que non, en rappelant que l’ordinateur peut n’être que la machine à écrire perfectionnée que nous connaissons et utilisons sans grand danger apparent, c’est-à-dire juste un nouvel intermédiaire entre notre pensée et l’imprimé. Mais déjà, certains montreront que les nouvelles facilités d’écriture apportées par cette machine ne sont pas sans influence sur les textes qui finissent par en sortir, même si cela n’est guère propre à faire peur qu’aux plus pusillanimes. Au contraire, il s’agit de concevoir la transformation dans toute son

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