Le terme « poésie » vient du grec poiein qui signifie ‘’ faire, créer’’, ainsi dans l’Antiquité grecque toute expression littéraire est qualifiée de poétique, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant ou du théâtre, où tout fabriquant de texte est un poète.
Bien que l’expression poétique s’est constamment renouvelée aux cours des époques, la poésie est elle faite pour être lue à haute voix? L’oralisation seule d’une oeuvre poétique suffit elle dans l’expression de cet art ? Nous nous demanderons donc, ce que la poésie trouve dans une lecture faite à haute voix, et si c’est là son seul ‘’destin’’.

Tout d’abord, la musicalité est omniprésente dans la poésie. En effet, le jeu sur les rythmes est très important, il donne une cadence harmonieuse au poème. Le phénomène de l’enjambement par exemple, entraîne rejet et contre rejet, et évite la monotonie d’une structure vers à vers, il peut aussi servir à créer des effets de rythme nouveaux, comme, à mettre en relief certains mots, ou à lier d’avantage une suite de vers. Aragon, par exemple, enrichit les impressions de lecture en refusant le découpage syntaxique traditionnel au profit d’une série d’enjambement, lorsqu’il a écrit notamment les vers suivants; « Toute les chambres de la vie au bout du compte sont/ Des tiroirs renversés. Toutes les / Chambres de la vie et celles dont/ Je ne dis rien toutes les chambres maintenant. ». Il s’en suit différents autres effets qui contribuent au rythme, comme l’accent rythmique, la coupe, la césure. La lecture à haute voix permettrait donc, d’exécuter et d’intensifier le rythme. Mais il en est de même pour le jeu sonore, qui joue un rôle très important dans la musicalité d’une poésie, avec notamment les rimes; assonances, allitérations, paronomase… qui permettent souvent une équivalence de sens à partir de rapprochement sonore. Les rimes créent donc l’écho sonore, puisque c’est un son qui revient régulièrement, et qui suscite des relations de sens entre les mots, mais qui