La poétique de philippe jaccottet
· C’est donc aussi bien se demander : qu’est-ce que le poétique pour P.Jaccottet ? Comment caractériser son approche et sa mise en œuvre ?
· Je m’intéresserai donc successivement au travail du poème, marqué par la recherche d’un équilibre entre contrainte et liberté ainsi que par le privilège accordé aux valeurs de souffle et de mesure, puis au parti-pris du peu, de l’atténuation et de la restriction, avant de conclure sur la dimension éthique de ces choix.
· Il n’y a pas de prétention à un discours sur l’Être dans l’œuvre de PJ :
« Être est plus lointain que l’extrémité du ciel, plus inconnu que l’inconnu. »
® poète qui « baisse le ton », qui ne cesse d’en rabattre, à l’instar de la plupart des modernes (« Il faut en rabattre » écrit Mallarmé dans « Etalages », texte de la section de Divagations intitulée « Quant au livre ».), et qui pourtant maintient, ne fût-ce qu’en sourdine, une fonction du poète, un devoir de poésie…
® Rabattu, l’envol. Ravalé, le cœur. Et “ rendu au sol ” le poète, plus que jamais boiteux dans l’ici-bas… Et néanmoins… Formule-clef de la poétique de PJ.
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I. Respiration du poème...
Définition du poème comme lieu de respiration, aire de souffle :
« Le souffle pousse, monte, s’épanouit, disparaît ; il nous anime et nous échappe ; nous essayons de le saisir sans l’étouffer. Nous inventons à cet effet un langage où se combinent la rigueur et le vague, où la mesure n’empêche pas le mouvement de se poursuivre, mais le montre, donc ne le laisse pas entièrement se perdre. » (La Semaison, mars 1960).
® cette citation fait