La publicité comme fait social total
A l'heure de la mondialisation, les différences culturelles et sociales entre les civilisations semblent passer au second plan, par rapport au modèle occidental industriel. Or, il me semble que ce modèle occidental, industrialisé à l'extrême et basé sur le thème du surplus, relève en lui-même d'une certaine forme de culture. On parle de fast-foods, de séries télévisées, de grands films hollywoodiens; on parle de cette abondance d'objets, de nourriture, de transports, de ces rythmes de vie de plus en plus rapides... Mais aujourd'hui nous nous arrêterons sur un phénomène quotidien et en apparence anodin, qui concerne quasiment l'humanité toute entière : la publicité. Réinventée au dix-neuvième siècle, en réponse aux bouleversements de la Révolution industrielle, celle-ci ne cessa de croître et d'étendre son empire à toutes le parties du globe plus ou moins touchées par le commerce international. Au niveau économique, l'importance de la publicité s'explique aisément. Chacun cherche à accéder au confort maximal. Il s'agit donc de gagner le plus possible d'argent pour acquérir un maximum de biens, à des prix minimaux. La voie la plus ouverte et la plus prometteuse aujourd'hui reste celle du commerce. Or, dans cette quantité quasi illimitée de produits ou de services à vendre ou à acheter, dont la plupart n'ont, en réalité, aucune valeur d'utilité, il s'agit de se faire entendre pour exister, et de se faire croire essentiel pour prospérer. Ainsi s'explique le rôle primordial de la publicité. A l'ère de l'essor des multimédias, la publicité se doit d'être toujours la plus innovante, la plus omniprésente et la plus marquante possible. Nous vivons donc dans un monde où la publicité, à force de matraquage, passe quasi-inaperçue, alors que celle-ci représente notre moteur. La publicité a été assimilée, digérée, et fait maintenant partie de notre vie au même titre que nos arbres, nos routes, ou notre nourriture. Sans la publicité, notre monde ne pourrait