La question de l'eau
Tout d’abord, l’esprit volontairement « interdisciplinaire » que revendiquent tous les chercheurs permet de donner des perspectives élargies et nouvelles à la conception de « conflit pour l’eau », une approche délibérément en rupture avec une pensée orthodoxe et orthonormée, qu’elle soit économique, géopolitique, scientifique ou sociologique. L’une des grandes forces de ces analyses qui partent toutes d’une connaissance très concrète de leur terrain, est donc de montrer comment l’interdisciplinarité peut permettre de dépasser certains postulats mal fondés.
La seconde originalité de ce livre tient, en ces temps de globalisation, à prendre la pleine mesure des enjeux sociaux relatifs au partage de l’eau. En effet, la perspective comparatiste qui caractérise ce recueil d’études de cas permet, à la fois de montrer la singularité de chacun de ces conflits et ainsi de les distinguer pour mieux les comprendre, mais également et plus sûrement, relève dans une même dynamique ce qui peut les rapprocher : il s’agit dans tous les cas de l’expression sociale de tensions et de fractures qui traversent les sociétés considérées et qui se cristallisent autour de l’eau, c’est-à-dire d’une ressource tant vitale que symbolique, fondamentalement culturelle… Nous voyons poindre derrière ces conflits le rôle que l’Union Européenne sera amenée à tenir en la matière.
Enfin, et ce n’est sans doute pas le moindre des apports de ce livre, toutes ces études de cas montrent, si