La réalité.
Le mot réalité (du latin res, la chose) désigne le caractère de ce qui existe effectivement, qui est concret, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé ou fictif1. Inventé par Duns Scot au xiiie siècle, ce concept philosophique a intégré le langage courant et donné lieu à des usages spécifiques, notamment en science. Pour les philosophes de l'Antiquité, la réalité est manifeste dans deux mondes : celui des essences, et celui du sensible.
La réalité du monde des Essences est en particulier le domaine de la métaphysique et des religions.
Pour Platon, il faut dépasser l'apparence sensible, fugace et changeante des choses, pour accéder au monde des Idées, qui fonde tout ce qui existe dans le monde sensible, et en permet la connaissance. L'apparence sensible est donc une forme d'illusion, en tout cas d'imperfection de l'archétype parfait. Mais Kant, considère que la réalité pour l'homme n'est rien d'autre que celle qui lui apparait, sa manifestation sensible ; elle est donc d'ordre phénoménal, la chose en soi étant, elle inconnaissable. Du coup, du fait de cette dissociation, la réalité n'est pas conçue comme identique ou équivalente à la vérité.
La psychanalyse étudie une « réalité psychique » associée à l'appareil psychique: elle donne le statut de réalité à l'esprit et l'étudie tout comme un lieu ou un appareil, composé de différents phénomènes, systèmes ou instances. Sigmund Freud compara par exemple cette réalité à une ville réunissant d'anciens monuments et des bâtiments modernes. La psychanalyse ne discrédite cependant pas l'idée d'une « réalité extérieure » ; il s'agit en fait de redonner sa place au psychique.[réf. nécessaire] La notion de relativité de la réalité est également étudié par René Laforgue dans un ouvrage du même nom.
Pour Jacques Lacan, le réel est ce qui fait objection au savoir. Ainsi, la démarche de connaissance consiste à investiguer le réel pour bâtir un savoir qui constitue notre réalité. Le réel s'impose