La recherche en entrepreneuriat
Co-Rédacteur en Chef de la Revue La publication du deuxième numéro de la Revue de l’Entrepreneuriat, qui a quelque peu tardé pour des raisons que l’on peut aisément comprendre (la relative jeunesse de l’Entrepreneuriat comme champ disciplinaire en France), nous donne l’occasion de prolonger les réflexions que nous avions émises avec Robert Paturel lors de notre précédent éditorial. Il y a en effet un réel chemin parcouru depuis la soutenance en 1993 de la thèse pionnière de Christian Bruyat, et on peut dire que la recherche française en Entrepreneuriat existe désormais, même si elle n’est pas encore très abondante. Peut-on aller plus loin, et suggérer, comme nous l’avons fait lors des dernières Journées Recherche de la FNEGE, qu’il existe un « French Touch » de la recherche française, et par extension francophone, dans ce domaine ? Le contenu de ce numéro, s’ajoutant à celui du premier, ainsi que la lecture de certains travaux récents1 nous incite à pencher pour l’affirmative, et c’est l’objet de cet éditorial d’en développer l’argumentation. Celle-ci s’articulera autour de l’idée principale que si des méthodologies de type qualitatif retiennent prioritairement l’attention des chercheurs français, c’est en grande partie en raison de préférences théoriques, dont il convient de rappeler quelques uns des aspects les plus saillants. Mais cela n’empêche pas un certain éclectisme au niveau des moyens d’accès au réel, dont les articles retenus ici nous fournissent de bonnes illustrations. Il nous restera à souhaiter une plus grande diversité d’approches dans les travaux à venir, qui peuvent désormais emprunter sans crainte les voies moyennes empirico-déductives et quantitatives chères à nos collègues anglo-saxons.
1. Les apports théoriques des chercheurs français en Entrepreneuriat : un