La relation avec autrui
Présentation :
«Nous ne sommes pas seuls au monde.» Ce seul constat peut passer pour un truisme, mais il peut également servir d’introduction à l’une des problématiques les plus complexes du monde contemporain, c’est à dire : l’altérité. L’originalité de l’autre que moi est abordée de manière brutale par Hegel avec sa fameuse dialectique du maitre et de l’esclave. Si autrui n’a pas été problématisé dans la philosophie classique, c’est parce que la présence des autres était évidente et ne posait pas plus de difficulté que celle des objets. Ainsi, le cogito de Descartes n’est pas l’expérience du solipsisme puisque autrui est contenu sans être explicite (étant donné que la pensée est universelle). l’enjeu d’une rencontre est la reconnaissance de soi pour l’autre. Cette reconnaissance peut prendre des figures ou des formes différentes telles que le conflit, l’apparence, ou la sympathie.
Le conflit (dialectique du maitre et de l’esclave) :
La dialectique (chez Hegel) est la théorie du renversement, c’est à dire de la négation de la négation. Il s’agit de montrer comment l’esprit au cours de son histoire peut s’inverser, c’est à dire se transfigurer. C’est en ce sens que la dialectique est le «système de bascule objectif». Or, seul un exemple peut faire comprendre la complexité d’un tel mouvement que Hegel nous rapporte à la manière d’une histoire et qui concerne la rencontre de deux consciences. Toute rencontre ne commence jamais par l’amour ou l’amitié, mais par le conflit. Toute conscience ne peut se poser qu’en s’opposant à une autre conscience et chacune tend à la négation de l’autre. L’identité de chaque conscience dépend de cette opposition. A ce stade, préliminaire du conflit, ces deux consciences ne sont pas faites pour s’entendre mais pour se jauger, c’est à dire s’évaluer. Parce qu’elles sont enracinées dans l’être de la vie, elles ne peuvent en rester à ce face à face, c’est à dire