La relation maître-valet au théâtre
Au théâtre, et plus particulièrement dans la comédie, les auteurs utilisent beaucoup les relations qu'entretiennent un maître et son valet pour créer des quiproquos, des situations grotesques ou comiques. Nous allons étudier et analyser cette relation à travers différents extraits de pièces.
Le premier texte du corpus est un extrait de l'acte I (les scènes 1 et 2) de L'Aululaire (La Comédie de la marmite) de Plaute. Euclion se débarrasse de son esclave Staphyla car il la soupçonne de vol. Tous ses soupçons se portent sur elle, même si elle n'a rien fait. Il la traite d'espionne, de coquine, de vaurienne, de gueuse, de vieille, de terre à aiguillons. Euclion ne cesse de se méfier d'elle, il ne lui fait pas du tout confiance, car pour lui elle n'est qu'une esclave, pas une vraie personne. Qu'importe ce qu'elle dit elle ne le fera pas changer d'avis. Les paroles de l'esclave n'ont aucun poids face à celles du maître, et c'est tout juste si elle a le temps de placer quelques mots. On peut remarquer l'emploi de l'impératif et du tutoiement à plusieurs reprises, ce qui marque la supériorité du maître sur l'esclave : « Sors, te dis-je, allons, sors ! » ; « Allons, éloigne-toi de la porte... » ; « Allons, écarte-toi encore,... » ; « Rentre maintenant, et garde la maison. ». La relation entre Euclion et Staphyla est unilatérale, très inégale et basée sur la méfiance de l'un envers l'autre. Euclion est le maître, Staphyla l'esclave, donc elle doit lui obéir et il a tous les pouvoirs sur elle. Elle est entièrement soumise à lui. Pourtant, le fait que Staphyla cache à son maître la grossesse de sa fille, lui donne un ascendant sur lui et aussi une certaine humanité, car à l'époque de Plaute (au IIIème siècle av. J.-C.), les esclaves étaient considérés comme des objets, et non comme des hommes. Toutefois, même si cette vision de la relation entre maître et valet est plutôt brutale, cette pièce a inspiré de nombreux comédiens et auteurs du