La représentation théâtrale a-t-elle nécessairement besoin d’un décor réaliste ?
On peut voir que selon les époques, les choix sont différents. En effet, dans le théâtre de l’antiquité, les décors avaient déjà une importance, on avait trouvé plusieurs moyens pour faire apparaître les dieux du ciel ou faire revenir des fantômes des Enfers et le public appréciait ses effets « surnaturels ». Dans le théâtre classique (soit du 17ème siècle), on a également un décor plutôt réaliste car les metteurs en scène doivent faire preuve d’une unité de lieu, de temps et d’action. Racine par exemple dans la pièce de Britannicus explique que les différentes scènes se déroulent dans un palais et que l’on est à l’époque latine, à Rome précisément. Il en est de même pour le théâtre Elisabéthain où Shakespeare dans Roméo et Juliette par exemple, indique que la pièce se passe à « Vérone une place publique, entre Samson et Grégoire, armés d’épées et de boucliers ». Voici les didascalies de la première scène. Il fait de même dans la pièce Hamlet, où il indique à la première scène le lieu « une plate-forme devant le château ».
Pour la pièce de Marivaux, Le jeu de l’amour et du hasard, écrite au 18ème siècle, on sait que les différentes scènes se déroulent dans la maison d’Orgon. Ou encore dans Les caprices de Marianne de Musset la première scène a lieu dans « une rue devant la maison de Claudio ».
Si dans toutes ces scènes, les dramaturges ont plutôt opté pour des décors réalistes ce n’est pas toujours le cas, en effet, Samuel Beckett dans En attendant Godot a mis en évidence un décor minimaliste « Route à la campagne, avec arbre ». Mais ce n’est pas une généralité car aujourd’hui