La revolution
Les Révolutionnaires de 1848 placent dans le suffrage universel une confiance immense.
Il doit permettre d’éliminer les multiples soubresauts qui ont ponctué l’Histoire de la France depuis 1789. L’idée du suffrage universel est développée lors de la campagne des banquets. La révolution déclenchée par l’interdiction d’une manifestation réformiste, le 14 janvier 1848 à Paris, conduit à l’abdication du roi Louis-Philippe. Le 24 février 1848 un gouvernement provisoire est formé et la République est proclamée. Ledru-Rollin devenu ministre de l’Intérieur du gouvernement provisoire est un partisan déclaré du suffrage universel ; il demande à deux juristes républicains, Cormenin et Isambert, d’en préparer l’instauration.
Un décret du Gouvernement provisoire du 5 mars 1848 instaure le suffrage universel.
« Le gouvernement provisoire arrête que le suffrage sera universel et direct, sans aucune condition de cens. »
Le droit de vote est accordé aux hommes âgés de plus de 21 ans. Le vote se déroule au chef-lieu de canton. Les militaires en congé ou en activité peuvent voter. Les conditions de résidence pour être électeur sont nettement assouplies. L’élection au suffrage universel de l’assemblée constituante a lieu le 23 avril 1848. Le taux de participation est de 83,69 % des inscrits (7 835 000 votants pour 9 400 000 électeurs inscrits). Le scrutin se déroule dans le cadre de listes départementales. L’Assemblée comprend une majorité de républicains modérés.
La Constitution du 4 novembre 1848 (IIe République) consacre le suffrage universel dans ses articles 24 («Le suffrage est direct et universel. Le scrutin est secret.») et 25 (« Sont électeurs sans condition de cens, tous les Français âgés de vingt et un ans et jouissant de leurs droits civils et politiques.»). La loi électorale du 15 mars 1849 précise l’organisation de ce nouveau droit (régime des incapacités légales ; fixation à 25 ans de l’âge d’