La révolution et les expériences politiques en France
1789-1851

La Révolution française intervient dans un pays qui est alors le plus puissant et le plus fécond d'Europe, tant en matière intellectuelle que scientifique et économique.
La France fait l'admiration des contemporains. Elle-même manifeste une grande ouverture aux expériences étrangères, qu'il s'agisse des pratiques équivoques des despotes éclairés d'Europe centrale que des pratiques novatrices des démocrates anglo-saxons, en Angleterre et aux États-Unis.
La Révolution est le fruit de ces diverses expériences et elle-même va entraîner dans toute l'Europe et au-delà des bouleversements qui marquent encore notre mode de vie et nos pensées.
Nous lui devons en particulier des textes très respectables: la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le Code Civil,... Nous lui devons aussi l'essentiel de notre vocabulaire politique: suffrage censitaire et universel, souveraineté nationale, séparation des pouvoirs, assemblée constituante, citoyenneté...
Revenons ainsi sur les premiers pas de la révolution française, le début du commencement; afin de mieux comprendre l'élan réformateur révolutionnaire de la fin de l'Ancien Régime.

I- La rupture de l'Ancien Régime

Dès la fin du règne de Louis XV, la bourgeoisie française conteste le pouvoir absolu du roi.
D'un autre côté, les nobles font leur possible pour accroître les revenus qu'ils tirent de leurs terres. Ils raniment de vieux droits féodaux tombés en désuétude et soulèvent contre eux la colère des paysans.
Et tous les privilégiés, riches bourgeois, nobles et ecclésiastiques, se trouvent d'accord pour refuser l'équité devant l'impôt. Celui-ci pèse pour l'essentiel sur les épaules des paysans et des modestes artisans.
En 1771, le vieux roi s'était laissé convaincre par le chancelier Maupeou d'exiler en province le Parlement de Paris. La contestation s'était calmé... mais en 1774, à peine le roi était-il mort que son successeur, son