LA TERRE EST SALE
La Suisse a été, jusqu'ici, dit-on, un des pays les plus propres du monde. Mais les eaux du lac Léman et du lac de Constance deviennent noires, salies par les usines et les villes qui les entourent. On voit dans les fjords de Norvège, jusqu'ici pays de la blancheur, passer des choses grises et malodorantes. Le Rhin est devenu si dangereux que les poissons ne peuvent plus vivre dans ses eaux. L'Amérique n'est pas mieux placée, au contraire: les États-Unis produisent à eux seuls 50% des ordures, industrielles du monde. À New York, on compte aujourd'hui 1,7 kilo d'ordures par jour et par habitant. Les ordures sont partout : dans nos cuisines, dans nos rues, dans nos campagnes.
En France, comme ailleurs, le poids des ordures est passé en dix ans de 260 -à 360 kilos par habitant et par an! Dans ces ordures, le poids du papier et du carton est de plus en plus grand, surtout parce qu'aujourd'hui on achète tout en boîtes. Le poids du verre et des matières plastiques devient aussi très grand, pour la même raison.
Mises en tas sur la place de la Concorde, les ordures produites en un jour par les 8 millions d'habitants de Paris et de la région parisienne monteraient trois fois plus haut que l'obélisque. Cela ferait 70 mètres.

Ces tas d'ordures, de plus en plus nombreux à côté de nos villes, sont aussi dangereux que laids.
Par exemple, ' en été, dans le Midi, ils prennent feu tout seuls sous le soleil, et des forêts entières sont détruites. Que faire de tout cela? Autrefois il y avait dans les ordures beaucoup de cendres et d'épluchures de fruits et dé légumes, qui servaient à faire des engrais. Mais maintenant on ne chauffe plus les maisons au charbon et il y a de moins en moins de cendres. Il y a aussi de moins en moins d'épluchures parce qu'on mange de plus en plus de conserves. On ne peut pas fabriquer des engrais avec le verre ou des matières plastiques! On peut, dans de nouvelles usines, brûler des milliers de tonnes d'ordures et produire