La théorie de la policy mix
Le policy-mix (ou dosage macroéconomique) se définit comme l'articulation optimale entre politique monétaire et politique budgétaire. Envisagé initialement comme un problème d'affectation optimale des instruments de politique économique aux objectifs de cette dernière, le policy-mix s'analyse désormais comme un jeu stratégique entre les autorités de politique économique.
Deux règles majeures à portée normative éclairent le policy-mix : * La règle de Jan TINBERGEN (1952) qui indique qu’il doit y avoir autant d'instruments de politique économique qu'il y a d'objectifs. * La règle de Robert MUNDELL (1962) qui précise que l’affectation d'un instrument à son objectif est fonction de son efficacité relative (principe d'efficacité comparative). Il faut aussi connaître le triangle des incompatibilités.
L’article ci-dessous a été écrit par Jean-Baptiste DESQUILBET et Patrick VILLIEU. Problèmes économiques l’a repris dans son numéro du 15 juillet 1998.
Le problème de l'affectation optimale des instruments aux objectifs
Le policy-mix, intrinsèquement liée aux politiques de stabilisation, soulève deux types d'enjeux : celui du type d'objectifs et d'instruments devant être utilisés et celui du bon usage des instruments.
Quelle affectation préconiser pour minimiser les fluctuations de l'activité et ou des prix ?
En 1952, les travaux de TINBERGEN débouchent sur un théorème selon lequel la politique économique doit avoir au moins autant d'instruments que d'objectifs indépendants.
En 1962, MUNDELL apporte la première réponse à la question de l'affectation. Du point de vue théorique, l'analyse de Mundell répond aux problèmes posés par le traitement dynamique des effets croisés des instruments sur les objectifs. Dans un système à deux instruments et deux objectifs, par exemple, la poursuite d'un objectif à l'aide d'un instrument peut faire sortir l'autre objectif de sa cible, et réciproquement. Si ces effets croisés