La toilette dévoilée: découverte du corps et dévoilement de la personne soignée
Pendant la toilette, la personne soignée fait souvent allusion à certaines préoccupations majeures.
Ces remarques ne font pas états de désagréments importants, car la plupart des personnes soignées s'adaptent plutôt bien aux usages et contraintes de l'institution de soins.
Cependant, si l'intrusion du soignant dans l'espace intime de la personne ne provoque pas de réactions très probante; il n'en est pas de même pour ce qui a trait à la découverte du corps au court de la toilette et aux perceptions qui en découlent.
A l'occasion de la toilette, le corps est dénudé, touché, mobilisé, porté, palpé. De multiples stimulations touchent la personne: tactiles, visuelles, olfactives, kinesthésiques. Elles renvoient des perceptions, des sensations tout un ensemble de signifiants recherchés et redoutés par la personne soignée, qui impose à sa manière et prudemment ses préoccupations dans la communication qu'elle cherche à établir avec le soignant.
Pour ce dernier, il s'agit de faire face à cette attente souvent insistante et qu'il s'évertue à rendre insignifiants et banals.
Ainsi la relation de toilette instaure, de par ses effets émotionnels (rapport à l'intime; face à face prolongé; confusion des espaces personnels) et de par sa banalisation institutionnelle: une situation informelle dans laquelle la communication est en général soigneusement mesurée et maîtrisée par chacun.
Chacun cherche à faire valoir ou à préserver ses intérêts.
La perception du corps au centre de la relation de toilette
Tous les soignants se souviennent de scènes douloureuses et tragiques: amputation, traumatisme facial, hémiplégie, stomie... et qu'il n'est pas rare d'être interpellé par des remarques, des gestes, des regards + ou – explicites sur les effets de la maladie, accident, vieillesse, constatées sur le corps dénudé et/ou sollicité au cours des multiples opérations que nécessitent: