La tolerance
Mais derrière ces évidences, la tolérance suppose et implique des enjeux à la fois épistémologiques, axiologiques et politiques: n'est-elle pas en effet la conséquence d'un certain scepticisme qui suppose que toute valeur et toute vérité sont relatives et que toute attitude universalisante ne peut être qu'illusoire ? De même, ne remet-elle pas en cause la valeur de la démocratie en traduisant une indifférence et un laisser-faire vis-à-vis des lois? Loin d'être cette vertu suprême qui nous obligerait, n'apparaît-elle pas alors plutôt comme l'une des conséquences majeures du nihilisme contemporain ? La tolérance peut tout d’abord se définir de manière méliorative, mais dans quelles situations être tolérant est-il adopter une attitude positive ?
Le premier domaine qui nous vient spontanément à l’esprit lorsque nous parlons de tolérance est l’éducation. En effet, la tolérance dans l’apprentissage permet à l’enfant de développer sa capacité à exercer son propre jugement. Par exemple, lorsqu’un enfant casse un objet, sa mère ne va pas forcément le réprimander mais plutôt lui demander pourquoi a-t-il fait cela. Ainsi, l’enfant apprend de lui-même que ce qu’il fait est mal et la compréhension de sa mère lui inculque la leçon de toujours chercher à comprendre avant de punir. Dans l’éducation, la tolérance s’exprime donc comme une forme de compréhension voire d’indulgence, qui permet à l’enfant de mener sa propre réflexion.Quel est cet idéal ? Cette première partie devra mettre en place les caractéristiques principales de la notion de tolérance sous ses différents aspects, en posant peut-être d'emblée une difficulté majeure :