La trésorerie en temps de crise.
De manière comptable, une entreprise se finance par fonds propres et par dettes (court terme pour le cycle d’exploitation jusqu’aux obligations de différentes maturités). La proportion que représente chaque source de financement permet aux analystes de déterminer la structure de capital ainsi que le coût moyen pondéré du capital prenant en compte l’ensemble des bailleurs de fonds. L’entreprise est soumise à deux risques principaux qui sont le risque d’exploitation et le risque financier, ce qui rend les perspectives et donc les bénéfices futurs incertains. Il faut à cela rajouter un troisième type de risque, le risque de solvabilité. Ce dernier type de risques est supportée par tous les bailleurs de fonds selon leurs niveaux de responsabilités (créanciers, actionnaires, etc.). Une entreprise est déclarée insolvable lorsqu’elle ne peut honorer ces obligations contractuelles et ses engagements financiers.
Le 13 septembre 2007, la banque anglaise Nothern Rock a du solliciter un prêt bancaire de 25 milliards de livre auprès de la Banque Centrale d’Angleterre. Suite au tarissement du marché monétaire sur lequel elle se refinançait à 75% et à un mouvement de « bank run » qui vit les épargnants retirer 1 milliards de livres, la banque n’est plus capable d’honorer ses engagements immédiats. Les prêts de l’Etat anglais seront plus tard transformés en participation ce qui aboutira à la nationalisation de cette banque. Cet exemple illustre la troisième famille de risques citée ci-dessus. La banque Nothern Rock présentait une bonne gestion de risque et un portefeuille d’activité considéré comme d’excellente qualité, gage d’une bonne solvabilité. Toutefois son mode de financement à court-terme pour profiter de différentiels de taux (taux longs vs taux court) l’a soumise à un fort risque de solvabilité.
Dans cet essai, nous nous intéresserons à la gestion de la liquidité et donc à la détention de trésorerie de la trésorerie en contexte de crise. Le